Quelques critiques…
JOSQUIN DESPREZ : Messes La Sol fa re mi, Gaudeamus
Res Musica – 20 mars 2012 par Victoria OKADA
« Deux messes de Josquin Desprez
Maurice Bourbon poursuit son intégrale des messes de Josquin des Prés prévue en 10 volumes, et ce disque constitue le 4e, soit le 2e volet thématique de « Josquin & Rome ». En effet, c’est pendant la période où Josquin était attaché à la chapelle papale, de 1489 jusqu’au milieu des années 1490 qu’il aurait composé la messe La sol fa re mi. L’origine de ce titre, expliquée pendant longtemps par la réplique du cardinal Ascanio « Lassa far a mi » (…) dont le musicien aurait repris les voyelles pour constituer le cantus firmus (….), fait aujourd’hui l’objet d’autres thèses, présentées efficacement sur le livret. La Messe Gaudeamus est basée sur l’introït Gaudeamus omnes in Domino. Comme La sol fa re mi, les premières notes correspondant à Gaudeamus s’entendent de manière ostinato, assurant une admirable cohérence tout au long de l’oeuvre.
L’interprétation en est assurée par les deux ensembles vocaux réunis : Métamorphoses et Biscantor ! Avec ce dernier, le chef de choeur forme des jeunes chanteurs polyphoniques de talent (18-28 ans) et intègre les plus prometteurs d’entre eux dans cet enregistrement, au nombre de six. Ils réalisent donc avec les chanteurs professionnels de Métamorphoses une très belle performance, riche en couleurs mais également sobre, voire pudique pour certains passages. Dans « Agnus Dei » de la Messe Gaudeamus, à plusieurs reprises, un phrasé disparaît dans un silence « purifié », créant une atmosphère, ou presqu’un « monde », magique. La résonance justement captée contribue à la construction de cet espace sonore où chaque partie joue un rôle principal. »
Revue des 2 Mondes – mars 2012
« Avec ses ensembles vocaux Métamorphoses et Biscantor !, Maurice Bourbon revivifie la musique chorale de la Renaissance. Le nouveau CD qu’il consacre à Josquin Desprez avec les messes Gaudeamus et La Sol fa re mi en fait la démonstration. Cette polyphonie complexe longtemps jouée d’une manière lisse, trouve ici une approche décapante où Bourbon joue sur les inégalités sonores, les hoquets, les rythmes déhanchés, les répétitions et les contre-chants pour aboutir à un tissu vocal mouvant, frémissant, jamais empreint de suavité sulpicienne. Il nous fait sentir combien cette musique au contrepoint d’une incroyable sophistication peut se parer d’un naturalisme flamboyant, hérité directement d’un Moyen Age rustaud et populaire. Un vrai choc des mondes où l’adresse à Dieu et la célébration cérémonielle gagnent en vigueur et en humanité. La splendeur des voix et la précision technique des pupitres transcendent cette leçon musicologique jamais confite dans la reconstitution. »
Le bonheur est dans Des Prés -19 Février 2012 Par FREDERICK CASADESUS
http://blogs.mediapart.fr/blog/frederick-casadesus/190212/le-bonheur-est-dans-des-pres
« D’où vient cette lueur? De Josquin des Prés, dirigé par le chef de choeur Maurice Bourbon.
Maurice Bourbon nous offre les deux messes : La sol fa re mi et Gaudeamus. Il dirige les deux ensembles qu’il a créés : Métamorphoses, constitué de chanteurs chevronnés, et Biscantor! , un groupe de jeunes gens qui se forment à l’art vocal. Ancien ingénieur des mines et chercheur au CNRS, Maurice Bourbon démontre que la connaissance de la science n’entrave nullement la sensibilité. Qu’importe, suivant l’adage de la rose et le réséda, que l’on croie au ciel ou que l’on n’y croie pas. Le choeur ici nous touche au coeur. Josquin des Prés : « Messes », par les ensembles Métamorphoses et Biscantor ! direction Maurice Bourbon. Label Ligia, distribution Harmonia Mundi. »
HIFI VIDEO – février 2012
« ARTISTIQUE : Deux Messes de Josquin Desprez, interprétées par deux ensembles vocaux animés par Maurice Bourbon, un musicien passionné de chant a capella et des rouages des compositions musicales de cette époque. Son étude minutieuse et le talent des chanteurs qu’il a formés assurent une maîtrise complète de ces interprétations difficiles.
TECHNIQUE : Les polyphonies mouvantes et complexes se résolvent en d’étonnantes harmonies. La prise de son de Jean-Marc Laisné utilise la réverbération naturelle de l’église de Javols en Lozère comme environnement acoustique favorable. »
Sortir – février 2012 – Françoise OBJOIS
« Gaudeamus !
Réjouissons-nous ! L’intégrale de Josquin Desprez, suite …
Nous avons suivi depuis 2006 avec Maurice Bourbon les pérégrinations de Josquin en Europe au XVè siècle. Après Venise, Cambrai et Rome, nous le retrouvons toujours à Rome où, dans la fleur de l’âge, il a composé les messes La sol fa re mi et Gaudeamus. Grand maître de polyphonie franco- flamande, Josquin Desprez fait la synthèse entre le langage musical français et celui de l’Italie. Ce quatrième disque réunit l’ensemble professionnel Métamorphoses et Biscantor !, choeur de jeunes amateurs pour certains en voie de professionnalisation. La direction fluide de Maurice Bourbon rend merveilleusement justice à l’harmonie résonnante qui s’exhale de la musique de Josquin. Les voix entrelacées déroulent leurs mélismes à l’antique. L’équilibre s’installe et nous offre sa plénitude. La pâte sonore s’élabore à partir d’une écriture subtile et le son s’incarne à travers la chair des voix. Jubilatoire ! »
Points de vue et images du Monde – Janvier 2012
« Spécialiste de l’interprétation a capella, Maurice Bourbon s’est lancé avec ses ensembles Métamorphoses et Biscantor ! dans une intégrale des messes de Josquin Desprez, un compositeur du XVème siècle. Avec ce volume, on entre dans l’univers mystique de ces deux opus sacrés. Les voix sont pleines : l’art du chant dans sa plus simple expression. »
JOSQUIN DESPREZ : Messes L’homme armé super voces musicales, L’homme armé sexti toni
Muse Baroque, le magazine de la musique baroque – janvier 2011
Desprez où coule une rivière….
« L’Ensemble Métamorphoses, composé de 9 voix masculines uniquement, rend tout à fait justice à ces deux grandes
fresques, interprétée avec spiritualité et profondeur. On goûte la fluidité grave de la lecture, le contrepoint ciselé, la plénitude des sons tenus. Le spectre sonore est ancré dans les graves (avec 2 barytons et 3 basses), conférant à l’ensemble une terrestrialité palpable, alors que les aigus se font plus rares, et jamais éthérés.
Maurice Bourbon – à qui l’on doit déjà deux autres opus des messes de Desprez et qui poursuit un projet d’intégrale – n’a manifestement pas renié son parcours scientifique d’ingénieur et de géologue, et avoue se passionner pour les ressorts complexes de la partition, les inversions rétrogrades, les canons. Cette passion pour la construction du contrepoint, les jeux de valeurs, les effets de symétrie le conduit à exposer avec brio, mais aussi quelquefois avec la réserve distante d’un esprit (trop ?) analytique, l’intime mécanique de l’enchevêtrement des voix, de restituer avec finesse et subtilité, section après section, un enchaînement serein, quasi-familier, usant du procédé de doublement pour insuffler des dynamiques.
Alors, oui, il faut avouer, pour l’auditeur occasionnel, que l’écoute d’un seul tenant de ces deux monuments est aussi prenante qu’exigeante ; que de telles œuvres, présentées dans une vision recueillie et d’une densité extrême, ne sont guère propices au divertissement, ou à la théâtralité spectaculaire qu’on ira chercher dans des motets vivaldiens ; que la mélodie franche et martiale de l’Homme armé se trouve parfois tellement retravaillée par Desprez qu’elle en devient invisible pour une oreille profane. Il faut avouer aussi que de telles Métamorphoses ne se refusent pas. »
Technique : captation précise avec une faible réverbération et un son naturel.
http://www.musebaroque.fr/Critiques/desprez_metamorphoses.htm
Marie-France – novembre 2010
« (….) Ces deux messes sur un thème populaire sont colorées comme une fresque de Gozzoli, équilibrées comme un cloître de Brunelleschi. L’ensemble Métamorphoses porte très haut sous le ciel ce miracle Renaissance. »
Gavin Dixon – septembre 2010 :
« The vocal group Métamorphoses sensibly allow the music to speak for itself much of the time. Their performances are unfussy and rarely indulge in extreme tempos of dynamic contrasts simply for the sake of variety. Tempos are generally on the brisk side, giving the imitative processes priority over the clarity of the contrapuntal textures. (….) There is an interesting variety of vocal timbres in the choir; the tone from the basses is rich without being overpowering, while the countertenors sound curiously effeminate. (…) To my ear, the low pitch at which this is sung is an excellent decision, giving the music a real richness. »
http://www.classical-cd-reviews.com/2010/10/josquin-desprez-messes-de-lhommearme.html
La Marseillaise – septembre 2010 :
« Josquin Desprez (…) est sans doute le compositeur majeur de son temps (….) C’est au tournant du XVIe siècle qu’il compose, sans doute à Rome, les deux Messes de l’Homme armé (….). Dans ces deux immanquables chefs oeuvres de l’histoire de la musique, Josquin fait des prouesses d’architecture sonore. (…)
Maurice Bourbon (….) et l’ensemble vocal Métamorphoses détaillent les jeux géométriques, dessinent des polyrythmies aux rapports mathématique ahurissants, dégagent des symétries… éclairent une oeuvre qui s’étage comme un édifice monumental. »
JOSQUIN & VENISE
Sortir Lille Eurorégion – décembre 2007 :
« Maurice Bourbon, qui a fondé en 1983 l’ensemble Métamorphoses qu’il dirige aujourd’hui, vient de fêter les 20 ans de Coeli et Terra, sis à Roubaix et bien connu en région Nord-Pas-de-Calais pour son action en faveur des musiques anciennes et des polyphonies franco-flamandes. Métamorphoses, le volet professionnel de la Chapelle des Flandres, voue, tout comme son chef, un culte à Josquin, le grand maître de la musique franco-flamande de la Renaissance et nous propose de partir à Venise – ville qui vit les débuts de l’imprimerie musicale – pour y entendre la Missa Mater patris et la Missa di dadi. Et là , surprise ! On découvre dans toute sa nudité la beauté des timbres des voix des six chanteurs de Métamorphoses qui ne sacrifient pas leur personnalité vocale à l’équilibre général. Loin de cette platitude lisse qu’affectionnent bon nombre d’ensembles, cet enregistrement ne nous promet pas le Paradis mais donne chair et présence à la musique religieuse de Josquin. A une perfection sans âme, Maurice Bourbon a préféré une humanité incarnée dans la fougue ou la fragilité, qui résonne avec bonheur à nos oreilles. »
GESUALDO : Madrigaux du Ve livre
Répertoire – avril 1997 :
« …la lecture de Maurice Bourbon et son ensemble Métamorphoses s’impose. Elle fait place à l’implacable mélancolie mortifère d’un érotisme exacerbé qui génère ici un sentiment atemporel dans lequel s’exprime avec une intensité foudroyante, le maniérisme vertigineux du prince de Venosa. La diversité des climats, d’un madrigal à l’autre, tour à tour sensuel, lascif, tendre, désespéré, captif : abordé chacun à 5 voix, l’approche soigne surtout la couleur fusionnée du quintette : équilibre et contrôle des voix (brume secrète extatique du n° 14), attaques justes, assise de l’ambitus. »
BACH : Intégrale des Motets, a cappella
Dix de Répertoire. 1995
Répertoire – février 1995 :
«… (L’) interprétation (de Métamorphoses et de Coeli et Terra) est plus engagée que ses concurrentes parce que les artistes ont su prendre des risques qu’ils assument d’un bout à l’autre, avec une maîtrise et un sens artistique accomplis. Elle est plus moderne en ce que les voix très contrastées des solistes font à merveille ressortir les audaces de l’écriture, ses contrastes harmoniques parfois abrupts (la deuxième partie du Singet dem Herrn !). Je ne chasse pas Herreweghe et Kuijken du panthéon, loin s’en faut, mais il me faut reconnaître que Maurice Bourbon et ses deux ensembles ont su ajouter quelques mètres à l’Himalaya ! »
DE BERTRAND : Les Amours de Ronsard
Diapason d’Or et Grand Prix de la Nouvelle Académie du Disque 1993
Diapason – juin 1993 :
« … Maurice Bourbon réussit de son pupitre de baryton un sans-faute dans la conduite a cappella de ce beau discours à mi-voix, et cependant tout frémissant du poids des mots, quand ceux-ci, dans la passion ou le regret voluptueux, disent la présence et la victoire de la vie sur le formalisme du dire. »
LOTTI : Missa pro defunctis, Miserere, Crucifixus
Le Monde de la Musique – mai 1991 :
« Admirable d’intensité, la lecture de l’Ensemble Métamorphoses se caractérise par le choix de tempos retenus, une plastique impeccable qui se plaît à accentuer l’ampleur des phrases (Kyrie) et des basses, particulièrement présentes. »
Émissions radiophoniques
A propos du CD des messes de L’Homme armé
- 20 – 9 – 2010 RCF Nord
- ï€ 29 – 1 – 2011, 13h – 14h Radio Campus Lille, émission Traverses, journaliste Françoise Objois
- ï€ 18 – 4 – 2011, 10h30 – 12h France Musique, émission Le Matin des Musiciens, producteur Edouard Fouré Caul – Futy
A propos du CD des messes Gaudeamus et La sol fa re mi
- 29 – 12 – 2011, 12h – 13h France Musique, émission Le Magazine, journaliste Stéphane Grant
- ï€ 21 – 1 – 2012, 13h – 14h Radio Campus Lille, émission Traverses, journaliste Françoise Objois
- 16 – 2 – 2012, Radio Suisse Romande, Espace 2, émission Le mange-disques, journaliste Catherine Buser
- 18 – 2 – 2012, , Radio Suisse Romande, Espace 2, émission Le mange-disques, journaliste Catherine Buser, rediffusion (sélection du disque de la semaine)
- 24 – 2 – 2012, 17h – 18h France Musique, émission Changez de disque, journaliste Emilie Munera